Le 28 août, nous avons organisé le chantier de tonte des chèvres à la ferme du moulin de Rousset. Une trentaine de chèvres à tondre pour récolter la pousse de mohair de six mois.
Pour notre petite production artisanale, nous faisons appel à un tondeur professionnel, Julien Dincq, quatrième tondeur sur le classement national, qui fait partie de L’Association des Tondeurs de Moutons ! La tonte des chèvres est un art. L’important, pour valoriser au maximum les toisons, est de ne pas faire de fausses coupes qui diminuent la longueur des mèches. Il faut également, durant la tonte, trier les parties souillées, le bas des pattes, la queue et la barbichette qui sont des mèches beaucoup plus épaisses que le reste de la toison. Chaque toison est numérotée, suivant le numéro de l’animal, puis mise dans un carton individuel pour le tri que je réalise après le chantier de tonte. Durant la tonte, Hugo attrape les chèvres, les brosse un peu pour enlever la paille et le foin puis confie celles-ci à Julien, le tondeur. Julien s’occupe de mettre la chèvre en place pour commencer la tonte. Il existe un ordre bien précis pour faire les passages de tondeuse, je n’ai pas de film, mais vous pouvez voir ici le chemin de la tondeuse. Le tondeur doit en même temps tenir l’animal (qui est parfois récalcitrant !) et tondre. C’est une vraie danse. Le corps entier du tondeur travaille : les mains, les bras, le dos aussi et les jambes et les pieds.
Après c’est le tri. Chaque toison est pesée avant le tri, puis étalée sur une table de tri (une table grillagée avec des mailles de 2,5 cm). Nous la secouons pour faire
tomber toutes les fausses coupes, nous enlevons les mèches trop sales puis nous classons par classe de finesse. Les deux premières tontes d’une chèvre sont classées en kid-mohair ; le plus
fin. Puis il y a la 2, puis la classe 3, la classe 4 qui est du mohair « fort ». Chaque classe est destinée à une transformation particulière. Le kid-mohair permet de
confectionner les pelotes Nuage et Cocon ainsi que des écharpes, des pulls. Les classes les plus fortes sont aussi valorisées en chaussettes de montagne et pour les mèches très grossières nous
fabriquons des tapis. Chaque gramme des toisons est valorisé et transformé artisanalement. Nous essayons de tirer un maximum de la production de laine de nos chèvres.
Voilà pour la tonte d’automne. Comme la pousse de la laine est importante chez les chèvres angoras, contrairement aux moutons qui ne sont tondus qu’une fois par an de manière générale, nous devons les tondre deux fois par an. Donc, rendez-vous dans six mois ! Mais en attendant, vous pouvez regarder les réalisations de L’Atelier Fibre Laine ici !
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